Le continent africain a connu de profondes modifications dans l’environnement économique, politique et social (démocratisation, désengagement et décentralisation de l’Etat ; émergence de la société civile, etc.). Au plan régional et sous régional, des efforts d’intégration sont menés tandis que la création de l’Union Africaine matérialise la volonté de construire une Afrique unie pour faire face aux défis et enjeux de son développement, ainsi que d’avancer dans la construction d’une citoyenneté africaine et de renégocier les termes d’un nouveau partenariat avec le reste du monde . De manière générale, les populations aspirent à plus de démocratie, plus de transparence, plus de justice et plus d’espace d’initiative. Paradoxalement, ce lent mais réel réveil des consciences sociales africaines, visible dans la demande accrue en démocratie, n’est pas porté par un élan équivalent de réformes économiques, politiques, sociales et culturelles. Au contraire, le continent s’enfonce dans la pauvreté, l’insécurité et l’instabilité institutionnelle. L’Afrique est confrontée à une crise de gouvernance, reflétée par le manque de légitimité des institutions publiques aux yeux de la population et par la pertinence et l’efficacité trop faibles de leurs actions. Refonder la gouvernance s’affirme dès lors comme un enjeu clé pour l’Afrique. 

Mais comment y parvenir ? Il ne suffira pas d’énoncer de nouvelles règles ou de produire des plans d’actions, basés sur de bonnes analyses. La refondation de la gouvernance en Afrique exige des transformations beaucoup plus profondes des attitudes et des aptitudes des acteurs, en vue de l’élaboration de nouvelles pratiques en matière de gestion publique, fondées sur des valeurs, des repères et des principes connus, reconnus et acceptés par tous les acteurs. 

Le séminaire sur la déclaration à Dakar  de Juillet 2021  s’inscrit dans cette perspective. Son objectif était de lier l’action d’Africtivistes  en matière de gouvernance avec les multiples initiatives et expériences novatrices de gouvernance portées et mises en œuvre par les différentes familles d’acteurs (gouvernants, collectivités locales, société civile, secteur privés, organisations régionales). C’était aussi un premier pas pour construire une alliance panafricaine pour le changement de la gouvernance.

La valeur ajoutée

Le thème de la gouvernance a fait l’objet de nombreux débats, conférences et études. Dans ce cadre, il faut particulièrement noter le travail réalisé sur le thème: “L’Afrique à l’épreuve de la Gouvernance Locale Ouverte”. Le séminaire se proposait de s’appuyer sur ses travaux en vue d’apporter quelques  valeurs ajoutées. Il a été ainsi produit différentes analyses régionales sur la situation de la gouvernance, les plans d’actions régionaux avec des rapports de synthèse portant sur les défis de la gouvernance en Afrique. 

Cahier de propositions 

Établissement de liens et synergies entre les différentes familles d’acteurs: De multiples initiatives novatrices en matière de gouvernance sont en cours en Afrique, mais ces expériences ne sont pas toujours connues et reliées. Le séminaire sur la déclaration à Dakar a  cherché à articuler acteurs et initiatives prometteuses des 7 collectivités locales  bénéficiaires dans la perspective d’élaborer des agendas communs de gouvernance.

Focus sur les processus qui valorisent les expériences propres aux différentes catégories d’acteurs de l’espace public: En dépit de toute la littérature qui foisonne sur le thème de la gouvernance en Afrique et dans le monde, il y a un déficit  de débat sociétal profond autour des processus de gouvernance. Il y a un malentendu général sur le concept, sur les normes, sur les valeurs, principes et expériences sociales sur lesquels ces normes sont construites. Le Forum a tenté de démontrer l’intérêt et la pertinence de méthodes qui soient capables de valoriser les connaissances et les « paroles » des différentes catégories d’acteurs, et qui aient l’intelligence d’articuler les différentes échelles de la gouvernance (local, national, régional) et les territoires. 

Articulation entre les dynamiques institutionnelles et les dynamiques sociales à la base: Le constat est le cloisonnement entre les processus institutionnels et les processus sociaux. Ainsi beaucoup d’innovations qui s’élaborent sur le terrain, en matière de gouvernance, n’impactent pas sur les modes de régulation des affaires publiques. Et à l’inverse, les institutions n’ont que très peu prise sur les populations qui, pour la plupart, les ignorent complètement. Le séminaire  aura été un espace de dialogue entre tous les acteurs sociaux et les acteurs institutionnels. 

Chacun a pu exprimer sa « parole » et de la confrontation des idées et des projets, il est sorti un agenda commun et, surtout, l’engagement de pérenniser un espace de dialogue entre les acteurs institutionnels et les acteurs sociaux de la gouvernance en Afrique. 

Priorité à la mise en œuvre: Beaucoup d’agendas de réforme de la gouvernance ont déjà été formulés, mais leur mise en œuvre piétine. Le séminaire  s’est penché sur ce fossé et a cherché à identifier les dynamiques porteuses et les leviers permettant de faire avancer la mise en œuvre de nouvelles formes de gouvernance.

Permettre une meilleure coordination et collaboration entre les partenaires et acteurs contribuant au renforcement de la gouvernance en Afrique:  Il s’agissait de produire l’esquisse des grands chantiers de réflexion et de proposition pour un projet alternatif de gouvernance en Afrique; d’élaborer des agendas communs pour une initiative de refondation de la gouvernance en Afrique; et d’explorer des pistes pour la création d’une coalition entre les initiatives et les acteurs du renouveau de la gouvernance en Afrique, en partenariat avec Africtivistes.

L’intervention du Maire de Labé (mon lieu d’affectation) 

Qu’est ce qui a motivé votre mairie à postuler à ce projet LOG ? 

“Nos motivations sont multiples. Dans un premier temps, il est indispensable à notre institution de s’adapter à l’évolution du monde en accédant à certaines demandes et doléances citoyennes et de l’autre, ce projet dans sa conception répond à notre ambition de se servir du numérique pour accroître notre capacité à répondre aux urgences du moment. Cette initiative va permettre à la mairie de se distinguer et d’entamer le processus de dématérialisation de ses services”, dixit Monsieur Laly Diallo, maire de Labé.

 

 

Ramatoulaye DIALLO

VAGOA, mairie de Labé